vendredi 2 octobre 2009

De l'angle et de la situation ...

Discussion passionnante hier avec Lala à Conakry (merci Skype !) en Guinée. Lala est coordinatrice dans un programme de formation et d'accompagnement des journalistes locaux, financé par une ONG américaine.
Les derniers évènements à Conakry ont montré la fragilité du pouvoir en place. Les réactions de la France, de l'Afrique et du monde ont été immédiates... Mais qu'en est il vraiment ? La réalité semble toute autre. Je ne veux pas faire ici un résumé de la situation... Un aperçu peut-être, très rapide : un capitaine qui tient un pouvoir illégitime, un gouvernement de discorde ... une armée divisée dont on ne sait plus qui dirige qui ... Et des exactions qui ne se sont pas limitées à la tuerie du 29 septembre et qui continuent encore et toujours.
Ce qui est intéressant dans tout ça, c'est la vision différente que l'on peut avoir, soit à travers les médias qui font avec ce qu'ils ont, soit à travers les amis et les connaissances sur place qui donnent leur vision des choses. L'un ne peut aller sans l'autre bien entendu. Si la vision de l'un (les médias) peut parfois être tronquée par des manipulations politiques et des intérêts extérieurs, celle de l'autre (les témoignages sur place) manque parfois de recul pour en avoir les idées claires - ce qui est normal et humain quand on vit au coeur d'une actualité troublée, voire violente.
Nous vivons un peu le même scénario avec les troubles politiques malgaches, au détail près que nous connaissons, parfois personnellement, les protagonistes de l'histoire. Les infos et analyses des médias et de nos contacts sur place étaient parfois, au plus fort de la crise, aux antipodes les unes des autres.
Je profite de l'occasion pour vous conseiller un reportage de France 24 sur la situation des fermiers blancs au Zimbabwe, dont on ne parle plus beaucoup aujourd'hui. Un reportage plein de nuances, et dont la conclusion mesurée est intéressante et tellement rare.