mercredi 28 novembre 2007

RAS chez nous

Après quelques semaines de vacances, un Français expatrié revient chez lui à Tana. En arrivant il demande à sa femme de ménage :

- Alors qu’est-ce qui s’est passé à Madagascar ? Inona ny voavoa ? Quoi de neuf ?

- Rien du tout - Tsy misy voavoa. Est-ce que vous pouvez me donner de l’aspirine ?

- Euh oui… mais pourquoi ? Vous êtes malade ?

- Non c’est mon mari, mais il va bien.

- Ha bon… qu’est-ce qu’il a exactement ?

- Il s’est coupé une main avec sa scie. Mais j’ai frotté avec une feuille de bananier. Tsy manina - pas grave.

- Pourquoi une scie ?

- Il fabriquait des cercueils, mais on s’est arrangé avec mon beau-frère. Les cercueils sont très bien faits.

- Des cercueils ? Mais pourquoi vous fabriquez des cercueils ?

- Ben pour enterrer nos enfants. Ils sont morts hier, mais maintenant j’ai mis leur âme au nord-ouest de ma maison et je peux leur parler.

- Vos enfants sont morts ???? Qu’est-ce qui s’est passé ?

- C’est à cause de l’épidémie de choléra. Mais le ministre a dit que c’est bientôt fini, on attend un peu et c’est tout.

- Il y a une épidémie de choléra ici ??? Depuis quand ??

- C’est depuis les inondations de la semaine dernière. Vous avez vu ? L’eau a déjà disparu. Comme ça on est prêt pour le prochain cyclone qui arrive ce soir. Tout va bien – Tsy misy problème…

vendredi 9 novembre 2007

Casseurs de pierres




A Mada 1 enfant sur 3 travaille toute la journée et ne va pas à l'école...

jeudi 8 novembre 2007

Chacun sa foirefouille

Quelques photos d'une des décharges de Tana, entre le centre-ville et l'aéroport, à quelques centaines de mètres du marché d'artisanat où chaque jour des dizaines de touristes déambulent, comparent, farfouillent d'échope en échope, en quête d'un panier en raphia, d'un foulard en soie ou d'un bibelot en bois d'ébène.


Photos de François P. - ATD Quart-Monde.

lundi 5 novembre 2007

Clos Malaza : Compte rendu de dégoutation


Evitez de carafer, lancez-vous tout de suite dans le verre : jetez vous à l’attaque de ce vin qui nécessite un tempérament de poilu des tranchées et une endurance de marathonien des zincs.


Robe :

Claire et joyeuse d’un vin jeune, à peine pubère, retrouvant ses quelques rougeurs devant la nudité d’une bouteille sans design.


Nez :

Un nez discret tirant sur les fruits verts, rappelant la pureté d’une terre rouge et sans âme d’un pays de tradition rhumée. Des effluves de sucres et de tanins qui, après quelques instants d’aération se gâtent en une senteur de réglisses ou de fruits exotiques qui change certainement avec la qualité de lavage d’une bouteille de consigne plus ou moins conventionnelle.


Bouche :

ça se gâte. Attaque difficile, mais allègre qui laisse sur sa soif dès la dernière goutte disparue... Un cyclone qui arrache toute aspérité dans un palais déjà malmené par les premières approches au nez.

Une bouillie de raisin mal pressé qui traverse un gosier dans une cavalcade de tanins désespérés : rescapés d’une vinification façon berrichon noyé dans son absinthe. Tout ceci se termine dans une apothéose vrillante, titillant dans un joyeux sadisme les neurones qui irradient jusqu’au fond du crâne les souvenirs noueux d’une vigne torturée par un mauvais vigneron à coups d’angada dans la nuque du buveur.

Tout ceci ne laisse que peu de souvenir et d’envie, que celle peut-être de se laver les dents au plus vite, au cas où certaines auraient réchappé au raz de marée éthylique.


Conclusion :

Les vignerons des hauts plateaux d'Ambohimalaza seraient bien inspirés de se reconvertir dans le bio carburant ou le solvant industriel vu les dégats qu'entraine régulièrement leur vitriol sur les systèmes nerveux et intestinaux de touristes non avertis ou carrément intrépides et avides de sensations ... fortes ?