Evitez de carafer, lancez-vous tout de suite dans le verre : jetez vous à l’attaque de ce vin qui nécessite un tempérament de poilu des tranchées et une endurance de marathonien des zincs.
Robe :Claire et joyeuse d’un vin jeune, à peine pubère, retrouvant ses quelques rougeurs devant la nudité d’une bouteille sans design.
Nez :Un nez discret tirant sur les fruits verts, rappelant la pureté d’une terre rouge et sans âme d’un pays de tradition rhumée. Des effluves de sucres et de tanins qui, après quelques instants d’aération se gâtent en une senteur de réglisses ou de fruits exotiques qui change certainement avec la qualité de lavage d’une bouteille de consigne plus ou moins conventionnelle.
Bouche :ça se gâte. Attaque difficile, mais allègre qui laisse sur sa soif dès la dernière goutte disparue... Un cyclone qui arrache toute aspérité dans un palais déjà malmené par les premières approches au nez.
Une bouillie de raisin mal pressé qui traverse un gosier dans une cavalcade de tanins désespérés : rescapés d’une vinification façon berrichon noyé dans son absinthe. Tout ceci se termine dans une apothéose vrillante, titillant dans un joyeux sadisme les neurones qui irradient jusqu’au fond du crâne les souvenirs noueux d’une vigne torturée par un mauvais vigneron à coups d’angada dans la nuque du buveur.
Tout ceci ne laisse que peu de souvenir et d’envie, que celle peut-être de se laver les dents au plus vite, au cas où certaines auraient réchappé au raz de marée éthylique.
Conclusion :Les vignerons des hauts plateaux d'Ambohimalaza seraient bien inspirés de se reconvertir dans le bio carburant ou le solvant industriel vu les dégats qu'entraine régulièrement leur vitriol sur les systèmes nerveux et intestinaux de touristes non avertis ou carrément intrépides et avides de sensations ... fortes ?