A l'hôpital d'Ambovombe, Rasoa est venue avec ses deux plus jeunes enfants : ils ont 3 et 5 ans et ils pèsent tous les deux 8 kg (comme Doda qui a 18 mois). Ils sont arrivés inconscients il y a quelques semaines. Aujourd'hui ils sont sauvés mais ils ont de grands yeux hagards, le ventre ballonné et des jambes et bras squelettiques.
Pas étonnant qu'ils soient dans cet état : ça fait 6 mois que leur maman ne peut leur donner à manger que des cactus, qui poussent un peu partout dans cette région semi-aride du grand sud.
Un peu plus loin, dans une autre chambre de l'hôpital, tout aussi sombre et sale, Mpiandra est assise sur un lit en fer avec son bébé. C'est le dernier de ses 11 enfants. Même regard, même corps décharné, et même histoire que les précédents. Du cactus, du cactus et du cactus.
Ici il n'a pas plu depuis mars 2005. Donc pas de récolte. Donc rien à manger, et rien à boire.
Des enfants en danger, comme ceux de Rasoa et Mpiandra, il y en a 6100 très précisément dans cette région, selon les Nations Unies. Ils sont pris en charge depuis plusieurs mois dans des centres de santé par les NU et des ONG, qui auront distribué d'ici fin mars 4600 tonnes de riz, de mais et de farine de soja à 200 000 personnes.
Bref c'est la mobilisation générale et la famine a pu être évitée. Mais il n'y a pas de quoi se réjouir. Car ça dure depuis des décennies. Chaque année c'est le même engrenage infernal : pas de pluie, pas de récolte, et une période de soudure interminable jusqu'à l'arrivée des sacs de riz estampillés PAM, CARE ou CRS.
Mais il y a quand même des petites ONG qui privilégient le développement, les solutions durables, le long terme, plutôt que de jouer aux pompiers chaque année à la même époque. Il y a aussi des promesses politiques : on parle d'un pipe-line pour apporter de l'eau. On parle de développer la culture du sorgho, plus adaptée au climat de la région que le riz ou le maïs. On parle de taxer les grands propriétaires terriens qui s'enrichissent dans leur coin. On parle de planning familial pour éviter que chaque homme ait 6 femmes et 50 enfants à nourrir.
Mais tout ça prend du temps et coûte cher. En attendant Mpiandra a dû vendre - ou plutôt brader - toutes ses terres pour acheter à manger. Ça lui a permis de tenir trois semaines. Son mari lui est parti à 15 heures de route de là, à Ilakaka, pour travailler dans les mines de saphir.
Pas étonnant qu'ils soient dans cet état : ça fait 6 mois que leur maman ne peut leur donner à manger que des cactus, qui poussent un peu partout dans cette région semi-aride du grand sud.
Un peu plus loin, dans une autre chambre de l'hôpital, tout aussi sombre et sale, Mpiandra est assise sur un lit en fer avec son bébé. C'est le dernier de ses 11 enfants. Même regard, même corps décharné, et même histoire que les précédents. Du cactus, du cactus et du cactus.
Ici il n'a pas plu depuis mars 2005. Donc pas de récolte. Donc rien à manger, et rien à boire.
Des enfants en danger, comme ceux de Rasoa et Mpiandra, il y en a 6100 très précisément dans cette région, selon les Nations Unies. Ils sont pris en charge depuis plusieurs mois dans des centres de santé par les NU et des ONG, qui auront distribué d'ici fin mars 4600 tonnes de riz, de mais et de farine de soja à 200 000 personnes.
Bref c'est la mobilisation générale et la famine a pu être évitée. Mais il n'y a pas de quoi se réjouir. Car ça dure depuis des décennies. Chaque année c'est le même engrenage infernal : pas de pluie, pas de récolte, et une période de soudure interminable jusqu'à l'arrivée des sacs de riz estampillés PAM, CARE ou CRS.
Mais il y a quand même des petites ONG qui privilégient le développement, les solutions durables, le long terme, plutôt que de jouer aux pompiers chaque année à la même époque. Il y a aussi des promesses politiques : on parle d'un pipe-line pour apporter de l'eau. On parle de développer la culture du sorgho, plus adaptée au climat de la région que le riz ou le maïs. On parle de taxer les grands propriétaires terriens qui s'enrichissent dans leur coin. On parle de planning familial pour éviter que chaque homme ait 6 femmes et 50 enfants à nourrir.
Mais tout ça prend du temps et coûte cher. En attendant Mpiandra a dû vendre - ou plutôt brader - toutes ses terres pour acheter à manger. Ça lui a permis de tenir trois semaines. Son mari lui est parti à 15 heures de route de là, à Ilakaka, pour travailler dans les mines de saphir.