dimanche 13 décembre 2009

Vaccinés

Ce week-end l'ambassade de France organisait la campagne de vaccination contre la grippe A au Lycée Descartes de Rabat. Passer un samedi après-midi au Lycée Français, voilà une activité plutôt exotique qui enchante les filles.
A 14h nous arrivons à l'entrée de l'établissement, où deux cerbères, genre videurs de boîte de nuit, contrôlent la francitude des candidats à la piqûre. Un Marocain essaye de passer : "Mais je vous jure que je suis Français" - "Et où est votre preuve de nationalité monsieur?". Une autre affirme qu'elle travaille à l'ambassade et qu'elle va appeler un collègue si on la laisse pas rentrer.
La nationalité française c'est le précieux sésame contre la grippe. Car le Maroc a déjà utilisé les 50 000 doses de vaccins commandés : ce sont les pèlerins partant à la Mecque qui en ont bénéficié - obligatoire pour pénétrer en Arabie Saoudite.
Une fois entrés dans le Lycée, nous faisons la queue pour faire contrôler nos fiches médicales. L'organisation est impeccable, la logistique millimétrée (petites vignettes de couleur collées sur les fiches) et le personnel nombreux : une bonne partie de l'ambassade a été réquisitionnée, même le Consul de France qui s'agite le long de la queue. Dans son empressement il percute Lily qui part en vol plané sur le bitume de la cour de récré. "Bah au moins, ça la met dans de bonnes dispositions pour la suite, ha ha ha" - s'exclame-t-il devant Lily en larmes. Humour de consul sûrement.
Ensuite on nous oriente vers la salle 6, transformée en dispensaire de brousse le temps d'un week-end. Derrière un paravent sommaire, entre le tableau noir et les tables d'écoliers, le médecin nous pique tous les 5, à la chaîne et sans ménagement. Elle y met tellement d'enthousiasme que Jeanne saute en l'air de terreur. Le médecin repique aussi sec : encore raté! La troisième tentative sera la bonne... Bilan : trois jolis trous dans l'épaule de Jeanne.
Pendant ce temps le Consul de France s'énerve parce que tout le monde réclame une dose sans adjuvant, sous le prétexte d'allergie, d'asthme ou autre bobologie inopinée. "Non mais qu'est-ce que vous croyez, le vaccin sans adjuvant c'est pas du jus de framboise!" - humour de Consul encore.
Dans le Lycée on rencontre d'autres parents d'élèves, des amis, des voisins. Les enfants jouent dans la cour. Capucine et Jeanne se font des nouveaux copains venus d'autres écoles françaises de Rabat. Rendez-vous dans 10 ans dans la cour de Descartes...