Prenez deux petites filles assez remuantes. Mettez-les dans un appartement exigu et surchauffé, sans jouets. Interdisez-leur de crier parce que leur petite soeur dort. Et attendez quelques jours. Qu'est-ce qu'on obtient ? Deux lémuriens enragés enfermés dans une cage.Aujourd'hui on a donc décidé de libérer les fauves : on loue une voiture et en route pour la plage de Skhirat, au sud de Rabat, le rendez-vous des Rbatis et des MRE en vacances (faudra que je vous parle des MRE un jour : les Marocains Résidents à l'Etranger... pas vraiment appréciés par leurs compatriotes).Entre les bateaux des pêcheurs et l'enceinte d'un (énième) Palais royal, s'étend une large plage, elle est bondée aujourd'hui car c'est un jour férié : le 9è anniversaire de l'intronisation de Sa Majesté M6. D'ailleurs profitons-en pour présenter nos voeux les plus déférents à Sa Majesté et notre attachement indéfectible au glorieux trône alaouite... Ouf, bon ça c'est fait. On ne sait jamais, ça peut servir.Nous voilà donc sur la plage au milieu des sujets de Sa Majesté. Certaines femmes marocaines sont couvertes des cheveux aux orteils ; d'autres sont en bikini. Mais toutes sont hyper organisées : une journée à la plage c'est du sérieux. Chaque famille installe ses fauteuils et sa table sous un parasol. A midi on sort les poissons grillés et le thé à la menthe (dans la théière en argent s'il-vous-plaît). Nous on a l'air de pauvres malheureux, assis sur une serviette, avec notre salade niçoise dans une boîte en plastique...La plage n'est pas très propre ; sous le sable on trouve plein de mégots, de sacs plastiques et de bâtons de sucettes. Heureusement Véolia a envoyé des bataillons d'enfants - tee-shirt blancs Véolia, short bleu et casquette rouge - pour ramasser les détritus sur la plage. Pas franchement efficace, mais joli coup marketing... Pendant que Lily découvre la mer pour la première fois de sa vie, Capucine et Jeanne, nos deux lémuriens déchaînés, remplissent des seaux d'eau, creusent des trous dans le sable, sautent dans les vagues (malgré le drapeau rouge et les gros rouleaux... bah oui c'est l'atlantique), régulièrement interrompues par des Marocaines qui leur font des bisous...
Voilà deux semaines que nous sommes à Rabat, il était temps d'aller saluer notre voisin Mohammed... plus connu sous le diminutif de M6. Les murailles sont toutes proches de notre appart et on nous a dit qu'on pouvait pénétrer dans l'enceinte du Palais royal.Après trois ou quatre tentatives infructueuses, on trouve enfin la porte d'entrée autorisée aux touristes. C'est pas la même que pour les résidents, mais nous on n'a pas encore de carte de séjour en règle...Dans l'enceinte royale se dresse un somptueux palais à la fois moderne et traditionnel avec des tours crénelées, des arcades en pierre et des portes couvertes de mozaïques de toutes les couleurs. Tout autour du Palais des jardins très simples, des fontaines, une mosquée magnifique et des dizaines de villas.Jeanne et Capucine font du charme aux gardes royaux en uniformes blancs et commencent à papoter : "il est où le roi ?" L'un des gardes les emmène regarder à travers une vitre de l'entrée principale. Jeanne revient et s'exclame tout fort sur l'esplanade : "le roi il fait dodo sur un banc là-dedans !!!"
Première soirée dans Rabat by night hier...Après plusieurs jours de recherches on a enfin trouvé une baby-sitter : Aïcha... qui nous demande une somme astronomique pour la soirée : environ un smic mensuel malgache. Aïe aïe aïe... on est sur une autre planète et notre porte-monnaie a le tournis.On confie donc les filles (malgré les hurlements de Lily qui a bien compris l'entourloupe dès l'arrivée d'Aïcha) et on s'engage dans la grande avenue Mohammed V pour rejoindre Bénédicte et Alexandre au restau. Dans l'avenue les jeunes diplômés manifestent comme tous les soirs depuis des années pour réclamer du travail, sous le regard blasé des forces de sécurité, qui donnent quand même deux trois coups de matraque histoire de ne pas rouiller sur le trottoir. Personne ne s'intéresse vraiment à cette manif et les terrasses sont remplies de messieurs qui sirotent du thé à la menthe... Mais où sont les femmes??On arrive en bas de l'avenue Mohammed V, on passe la médina, on sort de l'enceinte du centre ville par les grandes murailles et on arrive Place Bab el Hed : elle est bondée... des centaines de femmes sont assises sur les rebords des fontaines et papotent tranquillement. Ouf on a retrouvé les femmes...
Amateurs de sensations fortes et de dépaysement absolu s'abstenir de venir à Rabat...
Après 10 jours à Rabat, je ne sais toujours pas comment on appelle un vazaha... un Français, un blanc, un expatrié quoi. Ici personne ne nous interpelle dans la rue tous les 50m... Quel bonheur de circuler sans les "bonzour vazaha". C'est à peine si on se sent étranger ici. D'ailleurs est-t-on vraiment à l'étranger? Pas vraiment : pour preuve la galerie commerciale Méga Mall, un genre de Forum des Halles sur trois niveaux avec Lacoste, Kookaï, Diesel, Leonidas, Minelli, Sergent Major, Franck Provost, Célio, etc etc. sans oublier le Quick, le restau japonais, et les terrasses de café à 2 euros la crêpe au beurre... C'est le rendez-vous de la jeunesse dorée rbati. Et c'est pas franchement dépaysant, mais les filles ont adoré (en plus de la crêpe!) les châteaux gonflables, piscine de balles et mur d'escalade au sous-sol du Centre commercial... Nous aussi on a adoré, elles étaient HS en sortant...
Y en a qui font la bringue chez l'ambassadeur... (nianiania Cécile... cf http://cartoaouaga.blogspot.com) et ben nous on va habiter chez un consul... Héé oui on récupère la villa du Consul de Turquie qui quitte le pays mi-août. Problème : on n'a pas pu la visiter parce que le consul est absent et que sa femme est barricadée à l'intérieur, elle a peur de sortir... Mais le quartier est génial et la villa a un grand jardin... Donc Inch'Allah on va signer le bail lundi !D'ailleurs je ne comprends pourquoi elle a peur Madame la Consul parce les Marocains sont d'une gentillesse incroyable. Dans les taxis par exemple faut se battre pour payer le prix indiqué sur le compteur ; "7,80 madame..." Je donne 8 dirham ... "non non 7 ça suffit"... "mais non voilà 8"... "s'il vous plaît payez 7, j'insiste"... "bon allez 7,5 et on n'en parle plus"... enfin bref on négocie à l'envers ici !!! Véridique... ça nous est arrivé plusieurs fois. Bon faut dire que se balader avec trois petites têtes blondes ça aide pour faire des rencontres sympas.A propos de rencontres sympas on a déjà un bon carnet d'adresses : plein d'expats' français super accueillants (les filles ont adoré la soirée au Riad... une vraie maison de princesse !! ainsi que les après-midi à la piscine...), mais aussi une Sénégalaise rencontrée par hasard dans la rue et qui nous a mis en garde contre les nounous qui font du maraboutage. Et puis on a aussi passé une très bonne soirée au Club américain, qui est situé entre le supermarché exclusivement réservé aux Américains de l'Ambassade (si si!) et la villa des Marins qui protègent l'Ambassade...C'est donc dans ce Club et sous bonne garde qu'on a fait connaissance avec un Irlandais et une Américaine, qui vont nous prêter leur maison en août... en attendant que le Consul de Turquie fasse exfiltrer sa poltronne de femme !
Hé hé les cigognes elles sont trop bien au Maroc, elles veulent plus repartir en France...Si si, c'est vrai... La preuve, aujourd'hui on s'est baladé avec les trois filles dans le parc de la nécropole du Chellah. Au milieu des ruines romaines et des ruines d'une mosquée, des dizaines de cigognes ont fait leurs nids et prolongent leurs vacances marocaines... Y en a même une qui a élu domicile au sommet du Minaret... je ne sais pas si ça va plaire à Allah ça?
Ce matin j'ai franchi un grand pas vers l'intégration au Maroc... J'ai investi dans l'accessoire indispensable de la femme marocaine qui fait ses courses dans la médina : le chariot de courses à roulettes, modèle mémère avec petite poche avant, coloris écossais rouge ou bleu très tendance, 130 dirham... qui dit mieux? Il est magnifique, j'en rêvais depuis longtemps... Enfin c'est pas top pour monter au 3è étage de notre immeuble, avec quelques kilos de fruits et légumes.
Ce matin donc balade dans la médina pour faire les courses, avec Lily et Bénédicte, fraîchement arrivée elle aussi, mais très au point pour les bonnes adresses. On s'est à peine perdu dans les ruelles de la médina. Quant à Lily elle a adoré la balade... Faut dire qu'elle a reçu des tonnes de bisous, caresses et sourires...
PS : salaam alaikoum, choukrane, safi, bslâma... première leçon d'arabe à la médina. bah oui c'est pas terrible, mais faut bien commencer...
Jeanne dans la rue devant une 4L beige : "ho un taxi"... vieux réflexe de Tananarivienne aguérie. Mais ici les taxis ce sont des petites voitures bleues... avec un compteur !!! Le hic c'est qu'on ne peut pas y monter à plus de 3... même quand on a deux demi-portions et un microbe. Les policiers marocains sont très strics paraît-il. Enfin... en discutant un peu... parfois on s'arrange...
On a trouvé un petit coin d'Afrique noire dans Rabat : la messe à la cathédrale... pleine d'Africains, avec chorale black et djembé. Ambiance garantie. Et on a rencontré quelques vazahas bien sympas... Euh enfin des blancs quoi... Comment on dit vazaha ici ? D'ailleurs faut qu'on se mette à l'arabe...
Cet après-midi super balade à la Kasbah des Oudaïa : un dédale de petites ruelles avec des jolies maisons blanches et bleues et des superbes portes en bois à arcade. On a fini par un thé à la menthe (pour fêter l'anniv de Jeanne !) au Café Maure, avec vue sur la mer... Magnifique !! ça donne envie d'habiter dans le coin.
Pendant la balade Jeanne et Capucine ont eu des petits soucis dans la rue... Les Marocaines leur sautent dessus pour leur faire des bisous en rigolant et en faisant des compliments. Au début ça surprend... Mais elles ont déjà appris à dire choukrane...
Trois heures d'attente, deux heures de vol, une heure de retard, 30 minutes de discussion sur le parking avec les chauffeurs de taxi (adorables), un quart d'heure de route... et nous voilà chez nous !!
On a pris possession de notre appartement meublé des 15 prochains jours... et quand on vient du pays du bambou et du palissandre ça fait un choc !!
Hé oui ça brille, ça dégouline, ça froufroute... Le must du kitsch dans chaque recoin. On s'est empressé de mettre à l'abri les vases dorés, les coussins à fanfreluches et autres bibelots des milles et une nuit... Et voilà on s'est installé chez nous... le bonheur !!
Ha oui au fait... il fait chaud... très chaud...
Adieu le Berry... ses champs de blé, sa saison des pluies, ses bêtes à cornes, ses activités culturelles (on ne sait où donner de la tête!), ses fromages, ses bons vins...Allez 102 kg de bagages à boucler et... décollage H-17 !!!